Entrevue dans le dossier Chouchouter ses employés (La Voix de L'Est)
Il y a quelques semaines, on m’a interviewée pour le dossier Traiter ses employés aux petits oignons, paru dans le journal La Voix de l’Est. Voici les propos rapportés par la journaliste Isabel Authier:
Chantal Dauray est présidente de la firme Concerta Communications. Elle consacre beaucoup de temps et d’énergie à convaincre les gestionnaires d’entreprises de traiter leur main-d’oeuvre comme s’il s’agissait d’une tribu. Comment? En créant des rituels, notamment.
Selon Madame Dauray, les occasions sont nombreuses d’insuffler son empreinte aux employés et ce, dès leur recrutement. Dans l’accueil des nouveaux, dans les communications internes et le club social, dans la reconnaissance des bons coups, dans les moments importants de l’année, autant que dans les moyens de remercier les retraités. L’idée, c’est d’être créatifs et d’agir en conformité avec la culture organisationnelle, l’ADN de son entreprise.
Lorsqu’elle a pris son bâton de pèlerin, en 2005, la réponse des gestionnaires était franchement décevante. «Je fais de l’évangélisation depuis des années!, lance-t-elle. Mais il y a maintenant une plus grande écoute sur ce sujet. Les patrons commencent à réaliser les avantages concrets d’une approche plus humaine du personnel, comme un taux de roulement plus bas, un taux d’absentéisme plus bas, une plus grande rétention et une banque de CV bien remplie. C’est une attitude qui relève d’abord de la direction. Et ce n’est pas une affaire de budget, c’est une question d’intention et d’attention», fait-elle remarquer.
À la base de tout, dit Mme Dauray, la reconnaissance au quotidien demeure une initiative gagnante. «Un sourire, une tape dans le dos sont toujours appréciés. Mais il faut aussi s’adapter au type d’employés et au corps de métier à l’intérieur de notre entreprise. Il faut trouver ce qui les motive, eux.»
Les employés, dit-elle, ne sont pas dupes. Sans une reconnaissance au quotidien, certains gestes de l’employeur perdent de leur valeur. «On ne peut pas faire semblant dans ce domaine-là.»
Parmi les initiatives originales dont elle se souvient, Chantal Dauray mentionne une soirée reconnaissance lors de laquelle chaque employé honoré avait reçu un journal souvenir personnalisé contenant des témoignages de leurs collègues. [chez notre client BBA] Ailleurs, une centaine de conseillers d’une entreprise s’étaient vu offrir un voyage au soleil, par petits groupes sur une période de deux ans. [chez notre client L-IPSE]
Pas besoin, cependant, de se ruiner pour plaire au personnel. Un employeur, raconte-t-elle, avait pris l’habitude d’envoyer une petite carte à la maison pour féliciter ses employés lors d’une naissance, d’un mariage ou d’un bon coup au travail, par exemple. Une attention peu coûteuse et très appréciée, souligne la dame. [Nous avons aussi intégré cette stratégie dans un récent programme d’accueil des nouveaux employés pour un important client du domaine de l’alimentation]
Et pourquoi sent-on encore une réticence des employés à investir davantage dans l’humain? «Il y en a pour qui la fibre relationnelle n’est pas très élevée. Des gens qui pensent que ça coûte cher et que ça ne fait pas de différence en bout de ligne. Pourquoi changer les choses si les affaires roulent?, se demandent-ils.»
Selon elle, la pénurie de main-d’oeuvre, la présence de la génération Y sur le marché du travail et l’omniprésence des médias sociaux pourraient toutefois changer la donne, croit-elle, en encourageant un type de gestion plus «généreux» dans les entreprises.