Le concept de «wirearchie» raconté par Jon Husband

 dans Blogue, [LES IDÉES]: Idéation et brainstorming

Étant une bibitte sociale active, je croise des gens avec qui le temps s’étire lorsqu’on fait un brin de causette. Comme Jon Husband, rencontré à la formation Art of Hosting et revu au Yulbiz, dont la théorie du wirearchie colle parfaitement aux propos de ma conférence L’Entreprise Tribu. On peut définir le concept du wirearchie comme «un flux dynamique bidirectionnel d’autorité et de pouvoir basé sur l’information, le savoir, la confiance et la crédibilité et qui se trouve activé par les individus et les technologies interconnectés». Ainsi, à l’ère des réseaux sociaux, l’information qui émanait autrefois de la direction vers les employés (top-down) circule désormais de partout.

Les flux d’informations rapides que nous connaissons aujourd’hui agissent comme des grains de sable, érodant les piliers rigides des hiérarchies traditionnelles. Cette nouvelle configuration a de réels impacts sur les structures organisationnelles et entraîne des façons de faire propres aux «natifs numériques» (digital native), pour qui l’interconnectivité, la mobilité et les jeux interactifs sont une seconde nature.

Pour les leaders d’aujourd’hui et de demain, la théorie du wirearchie implique d’être pleinement conscient que l’environnement a changé. Et que c’est loin d’être fini. Ce bouleversement numérique impose d’agir autrement : cela commande d’observer les manières dont les individus connectent et échangent de l’information au sein de l’organisation. Les leaders doivent être prêts à écouter, à être responsables, redevables et transparents.

La direction qui faisait «descendre» l’information et en mesurait de temps à autre l’efficacité par un sondage doit maintenant jongler avec le feedback en temps réel, tel un hyper stimulé Jack Bauer dans 24h chrono. Les managers sont appelés à devenir des coachs et à orchestrer le travail collaboratif dans un environnement en perpétuelle mutation.

Je me rappelle d’ailleurs un client potentiel, qui hésitait à ouvrir ses canaux de communication aux employés. Peu enclin à l’exercice de modération que cette ouverture allait impliquer, il craignait les fuites d’information potentielles. En trois clics de clavier, j’ai trouvé un groupe Facebook ouvert au public, animé par ses employés de cuisine et de livraison désireux de garder contact entre eux. Il a blêmi lorsque j’ai soulevé ceci : «Comme ça, le MAPAQ est venu ce matin?» Sa réaction? Faire fermer ce groupe. Dommage, car c’était l’occasion de fournir un véhicule officiel et plus encadré aux employés désireux d’échanger entre eux ;-(.

En ce sens, les propos de Jon Husband sont au diapason de ce que j’affirme dans la conférence L’Entreprise Tribu concernant les enjeux avec lesquels les leaders doivent composer :

• Pour devenir une entreprise tribu, s’assurer d’abord que le terreau est fertile: les bottines suivent-elles les babines?
• Éliminer les silos et faire collaborer les départements.
• Procurer des outils aux membres pour renforcer leurs communications, leur culture et leurs rituels.
• Permettre à la tribu de grandir et de recruter de nouveaux membres.

La conclusion, je la laisse à Jon : «Ce qui est le plus important dans une ère complètement connectée, c’est de rester connecté à soi-même.» Et j’en profite pour vous faire connaître une petite page Facebook que j’anime en ce sens, @Reconnectés (en lien avec mes travaux personnels sur les fêtes, cérémonies et rituels).


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